Typologie des hommes rencontrés sur Adopte un Mec

Après ma dernière rupture, il y a deux mois et demi, j’ai décidé de m’inscrire sur Adopte Un Mec. Ca m’avait déjà traversé l’esprit il y a quelques temps, sans que je le fasse. Là, j’ai franchi le pas. Motivée au début par la peur de la solitude, le site de rencontres a eu le mérite d’occuper mes nombreuses heures en tête à tête avec mon écran. Deux mois et demi, 500 visites et 34 rencontres virtuelles plus tard, j’ai envie de faire le point sur les hommes que j’y ai croisés, et de vous le faire partager.
Typologie des hommes rencontrés sur Adopte Un Mec, donc.

(NB : pour les non-habitués du site, les captures d’écran des conversations se lisent du bas vers le haut.)

Coucou, c'est moi !
Coucou, c’est moi !

Ceux qui sont là pour le sexe : on commence par ceux-là, parce que j’étais prévenue de leur existence, je savais que j’allais en rencontrer. Ce que j’ignorais, c’est qu’ils avaient tous des techniques plus ou moins originales pour exprimer leur désir / besoin de sexe. Bon, pas tous. J’ai eu droit à un très élégant « envie d’une bonne queue ce soir ??? » en guise de premier message. Même si j’ai envoyé promener ce type, je reconnais qu’il a le mérite d’avoir été direct et clair.
Peut-être un peu plus timide (ou un peu plus poli), quelques jours auparavant, un autre m’avait proposé de me masser, et comme je refusais, m’a demandé « tu préfères faire l’amour toute la soirée ? » Eh bien, non plus en fait.
J’en ai croisé plusieurs autres, je ne vais pas perdre mon temps à tous les citer. Je noterai simplement qu’en plus d’être persuadés que tu as envie de sexer avec eux, ces gentils monsieurs ont une idée particulière de l’humour. En mode « non mais je rigole quand je dis que je veux coucher avec toi, pourquoi tu t’énerves là ? »

Et même du sexe sans consentement, soyons fous !
Et même du sexe sans consentement, soyons fous !

Ceux qui veulent à tout prix parler sexe, fantasmes et autres propos de la vie intime : ils sont assez proches des premiers finalement, et pour beaucoup, je ne doute pas qu’il faille comprendre qu’ils sont là uniquement pour le sexe, eux aussi. Mais apparemment, ils n’osent pas trop le dire, alors ils emploient des moyens détournés : « tu aimes les hommes androgynes ? je me déguiserai en femme pour toi, mais ne te déguise pas en homme, j’aime pas ça » ; « tu es bi, ça veut dire que tu aimes coucher avec des filles ? c’est cool, je le dirai à une pote qui veut essayer ! »
Notons que ces monsieurs là ont la même idée de l’humour que les précédents, et qu’ils se sentent donc particulièrement vexés lorsque tu les remets à leur place, même avec beaucoup de gentillesse.

Ceux qui ont un problème avec ma bisexualité : ça va d’une biphobie pure et dure (et non assumée), à des petits commentaires qui se veulent drôles, et qui ne le sont pas. Je ne m’étends pas sur ceux-là, puisqu’il y en a déjà des exemples dans la catégorie précédente.
Mais c’est à ma toute première rencontre que je dois la motivation qui m’a poussée à écrire cet article sur les clichés.

Ceux qui ont un problème avec mon activité de photographe : et plus particulièrement, qui ont un problème avec le fait que je n’ai aucun problème à shooter des modèles nus. Ca donne lieu à tout un florilège de questions insistantes (et parfois dénuées de sens), du genre « Ah tu fais du nu ? Tu fais quoi comme nu ? Tu fais qui ? T’en fais quoi des photos ? », de remarques gênées « T’es allée loin quand même, c’est délicat, à un moment on voit tout, c’est un peu perso », et etc.
Sans surprise, j’ai aussi eu droit à un gars qui voulait que je le prenne en photo nu, m’expliquant qu’il avait fait du nu avec des amis quand il était ado, et qu’il voulait recommencer parce que c’était cool (je le soupçonne d’appartenir à la première catégorie de cet article, ceci dit).

Hihihi.
Hihihi.

Ceux qui usent d’un ton condescendant : il faut bien noter que je n’ai à faire qu’à des hommes plus âgés que moi. Et certains d’entre eux estiment que grâce à cette différence d’âge, ils en savent plus des choses de la vie que moi, et qu’ils ont donc quelque chose à m’apprendre. C’est de l’âgisme, et c’est franchement énervant. « Tu fais des photos tristes, il faut garder le sourire dans la vie ! », « Tu sais, des conversations compliquées, tu en connaîtras plein, alors ne te focalise pas dessus ! ».

C'est bien connu, les gens de 18 ans n'ont pas de valeurs, mais les chefs d'entreprise, si.
C’est bien connu, les gens de 18 ans n’ont pas de valeurs, mais les chefs d’entreprise, si.

Ceux qui veulent à tout prix se mettre en couple : j’ai ainsi parlé, pendant plusieurs semaines, avec un gars ma foi fort sympathique, mais dont je savais dès les premiers messages échangés qu’il ne serait jamais mon prochain amoureux. Je lui avais d’ailleurs dit que je ne cherchais pas forcément un petit ami. Mais un beau jour, il m’a demandé innocemment : « tu penses qu’on pourrait sortir ensemble un jour ? » Après que j’ai honnêtement répondu que non, il a semblé très déçu, et puis il a arrêté de me parler.

Ceux qui draguent comme des adolescents : alors qu’ils ont généralement dépassé la vingtaine, et sont donc supposés être des adultes et se comporter comme tels. Eh bien, pas toujours. Petites piques à l’humour un peu nul, harcèlement de smileys, bref, ce que j’aime bien appeler de la dragounette adolescente. C’est… mignon. La palme d’or revient à un monsieur de 22 ans, qui me répond régulièrement à base de « miaou miiaaaaou », parce qu’il sait que j’aime les chats (et que, du coup, il espère conquérir mon cœur en en devant un. Raté.)

Ceux qui arrêtent brusquement de répondre : à croire qu’ils disparaissent de la surface de la planète. Pourtant, ils ont lu ton dernier message, ils se connectent régulièrement, mais va savoir pourquoi, ils sont brusquement devenus incapables de répondre. C’est un mystère qui demande encore à être résolu.

Y a quelqu'un ?
Y a quelqu’un ?

Ceux qui ont un pseudonyme étrange : voire très étrange. C’est aussi un mystère. Bon, tous les réseaux sociaux regorgent d’habitués aux pseudonymes variés. Mais sur un site de rencontre plus qu’ailleurs sur le net, c’est cool de savoir à qui on s’adresse. Ca me fait franchement bizarre de parler avec D’Artagnan (le vrai, of course !), FreeHugs et Poète (qui n’a rien de poétique, d’ailleurs). Encore plus avec Cliquez Ici et SansPseudo.

Ceux qui n’ont rien à dire : mais qui persistent quand même. On a donc un échange régulier de « salut, ça va ? », « oui, et toi? », « oui », suivi de longs silences.

La persistance dans le rien.
La persistance dans le rien.

Ceux qui sont sympas : parce que bon, oui, après tous les autres, il y a quand même des mecs sympas, avec un vrai humour, et du respect.  Je peux dire qu’à peu près un tiers de mes rencontres rentre dans cette catégorie, et c’est quand même pas mal (même si certains sont aussi dans des catégories précédentes, parfois). On a échangé 10, 20 ou 300 messages, on papote tranquillement et ça nous occupe bien. Peut-être même qu’avec le temps, certains deviendront des amis (et maybe plus, maybe).
En attendant, ces hommes existent, et c’est important de le rappeler.

8 réflexions sur “Typologie des hommes rencontrés sur Adopte un Mec

  1. 34 rencontres en deux mois et demi ? La vache !
    Je ne suis pas aussi courageuse que toi !!!

    Bon et je décerne la palme d’or au dernier qui est sans équivoque le plus ennuyeux de la terre entière…
    Bon par contre le premier je crois le reconnaître. Il a les cheveux longs ?

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      1. Ahhhhh, tu m’as fait peur, je pensais que c’était en vrai moi…

        Je pense que j’ai dû commencer un truc avec celui-là… Le micro, les cheveux… Cet avatar ne m’est pas inconnu !

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